Pro, un statut à défendre
18/07/2013 05:38
Le Challenge d’or accueille trois équipes professionnelles cette année. Trois équipes qui auront fort à faire face à l’élite des amateurs français.
En ce mois de juillet, les meilleures équipes professionnelles françaises sont sur les routes du Tour de France. Les autres, depuis le championnat de France organisé à Lannilis (Finistère) le 23 juin, cherchent presque désespérément un bout de bitume où poser leurs roues. Une occasion d'accrocher un dossard au dos de leur maillot. Car la Grande Boucle, tellement immense, tellement imposante, a un vilain défaut : quand elle s'élance, ceux qu'elle a laissés de côté doivent s'arrêter, faute de courses organisées.
Prenez les Provençaux de La Pomme - Marseille, vainqueurs l'an passé du Challenge d'or grâce à Clément Koretzky, parti depuis chez Bretagne - Séché. La moitié de l'équipe s'est envolée pour la Chine, histoire d'y disputer le lointain Tour of Qinghai Lake. Les autres, ceux censés venir sur le Challenge d'or, se sont occupés avec un petit stage de quelques jours en montagne, dans les Hautes-Alpes. Du côté de Roubaix - Lille Métropole, on a filé outre-Quiévrain pour s'attaquer à quelques kermesses belges, des courses pas tout à fait officielles, mais toujours utiles pour garder le rythme.
" J'ai donné des consignes claires : on doit briller "
Le rythme. Voilà tout le problème. Tandis que les professionnels sont au repos forcé, les amateurs, eux, enchaînent les compétitions. Juillet est le cœur de leur saison. Entre épreuves du week-end et nocturnes de la semaine, du Tour de Dordogne au Tour des Deux-Sèvres, en passant par le Tour de la Côte-d'Or et le Tour de la Creuse, Vendée U et consorts ont largement de quoi s'occuper. De dimanche à mardi (*), ils pédaleront le couteau entre les dents, face à des pros en manque de repères.
« Et ce ne sera pas notre seul problème, avance Frédéric Delcambre, le directeur sportif de Roubaix - Lille Métropole. Les courses face aux amateurs sont plus nerveuses, plus ouvertes. Les stratégies sont différentes. Chez les professionnels, on attend le final pour se faire la guerre. Là, ça peut partir tout de suite. Nos coureurs n'ont plus trop l'habitude d'évoluer comme ça. »
« C'est plus décousu, il faut être attentif du départ à l'arrivée, confirme Stéphane Javalet, le patron de BigMat - Auber. La course n'est jamais vraiment jouée, surtout que le niveau des meilleurs amateurs ne cesse d'augmenter. A nous de nous adapter. Cela fait partie du métier de coureur cycliste. »
Mais pas question, pour ces équipes continentales, de courir sans la moindre petite ambition. Le Challenge d'or n'est pas qu'un simple rendez-vous de rentrée, prévu au calendrier pour juste tourner les jambes. « On vient préparer la Polynormande (11e manche de la Coupe de France professionnelle, disputée le 28 juillet à Avranches, NDLR), mais on va repérer les parcours. Pas question de partir en terrain inconnu, on veut bien faire notre job », lance Frédéric Delcambre. « J'attends de mon équipe des résultats, prévient Stéphane Javalet. Il n'y a pas de petites courses. J'ai donné des consignes claires : on doit briller. »
L'an passé, les professionnels avaient remporté les deux dernières manches du Challenge d'or avec Freddy Bichot lors du Trophée des champions et Clément Koretzky à l'Étoile d'or. Ils auront, cette saison, une nouvelle chance de s'imposer avec A Travers le Pays Montmorillonais.
(*) Le Cristal Énergie (samedi), première manche du Challenge d'or, support d'une manche de la Coupe de France de DN1, n'est pas ouvert aux équipes professionnelles.
Josselin Giret
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